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actif  Sujet n° 16  Encore trop brillants, est-ce normal? Et Rubens cire..

le 22/11/2014 - 07:06
par BoucharddeMonmorcy

BoucharddeMonmorcy

6 messages

Bonjour Monsieur Vibert, et membres du Forum... Dans mes copies de tableaux, j'ai utilisé plus intensément votre Médium flamand moyen. Je l'aime. La patine et la transparence caractéristiques des tableaux flamands du 17e est présentes. Sauf que je trouve quand même le résultat un peu trop brillant. Est-ce normal? C'est peut-être mon atelier qu’est mal éclairé, mais je commence à angoissé par rapport aux effets négatifs d'une trop grande brillance. J'ai employé pourtant seulement votre médium. Peut-être que j'ai trop introduit de votre médium dans ma peinture? Quoi faire?  Est-ce qu'un vernis final au mastic, par exemple, pourrait tempérer ce brillant?   J'ai déjà vu un Vandick dans un musée qui était déverni, je l'avais trouvé plutôt opaque, mais peut-être que les restaurateurs avaient enlevé quelques précieux glacis?  C'est encore un élément que je trouve étrange, car s'ils ont peint avec un vernis gel le brillant de la peinture même devrait être encore présent?  Il faut dire que j'ai photographié des milliers de tableaux à travers le monde dans différents musées grands et petits. J'ai un nombre impressionnant de photos de peintures   Je ne veux pas aller vers des tableaux trop mats, comme certains Italiens.    D'autre part, il y a quelques années, je crois avoir lu dans le livre  de Jacques Maroger que pour imiter convenablement Rubens, il est nécessaire d'ajouter un peu de cire d'abeille en pâte dans le broyage de son blanc. Est-ce vrai? Je trouve finalement que c'est peu-être pas fou, pour accentuer un peu plus le contraste entre ombres transparentes et grandes claires un peu plus opaques avec un peu plus de tenue un peu comme une ''mousse épaisse'' je crois que ''mousse'' était le terme de Maroger pour l'expliquer.     Bine que je préfère par-dessus tout les peintres flamands et hollandais, je suis  en train de préparer une toile de lin plus épaisse pour copier un tableau italien. Je me demande s'il serait une bonne idée d'acheter votre version italienne du médium avec un peu de cire?       Merci! 


Hugues Bouchard

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Réponse n° 1
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le 22/11/2014 - 11:38
par ChristianVibert

Anonyme

visiteur

Bonjour Monsieur BOUCHARD,

Les médiums de type flamand sont, du fait de leurs constituants, résines et huiles cuites, naturellement brillants. C'est l'une de leurs caractéristiques essentielles. C'est aussi pour cette raison qu'ils communiquent à la pâte une telle transparence. Une pâte transparente ne peut être que brillante. Prenez une plaque de verre ; elle est transparente. Si vous la matez en la dépolissant, par exemple avec un papier abrasif, elle perd sa transparence.

Il en est de même avec les médiums flamands. Ceci étant, il faut quand même relativiser le phénomène. Au bout de quelques semaines, cet aspect que vous jugez comme étant trop brillant va avoir tendance à s'atténuer. Il en est ainsi avec toutes les résines naturelles, et même avec les huiles. Un film d'huile polymérisée, par exemple, très brillant à la pose parce que parfaitement tendu, et gardant ce brillant après séchage, va quand même voir cet aspect clinquant s'atténuer progressivement.

Concernant l'utilité de la cire, vous citez à juste titre Maroger. Effectivement, ce produit confère à la pâte une consistance très particulière, à la fois ferme à la pose (la cire bloque la touche et fixe parfaitement les marques des outils) et  pourtant onctueuse (la pâte peut être retravaillée pendant plusieurs heures sans difficulté). Par ailleurs, la surface obtenue prend, en effet, au séchage, un aspect satiné, voire mat, en fonction de la quantité de cire introduite dans la pâte. Cela peut donc être une solution à votre problème.

Maroger parle bien de la technique de Rubens comme mêlant à la fois un médium de type flamand et un médium à la cire de type vénitien. Mais, si on le lit avec attention, Rubens aurait introduit de la cire, non seulement dans ses blancs, mais systématiquement dans toutes ses pâtes. Cela me semble, personnellement, un peu contradictoire avec, justement, la transparence, donc le brillant, de ses glacis.

La solution que vous proposez de n'introduire de la cire que dans les blancs est donc intéressante par elle-même, et ce, d'autant plus que le blanc étant la pâte pigmentaire que l'on utilise en plus grande quantité, on retrouve ainsi de la cire dans la plupart des mélanges employés, tant pour les demi-pâtes que pour les empâtements lumineux. Il peut donc sembler inutile d'en introduire au préalable, systématiquement, dans toutes les pâtes colorées.

Se pose, pourtant, la question des superpositions, car la cire communique à la pâte une souplesse indéniable et permanente. Il devient donc problématique de superposer, par exemple un glacis au médium flamand, plus rigide, sur un empâtement clair contenant de la cire, à la manière par exemple de Rembrandt. La solution se trouve encore une fois présente à travers la technique mixte. La présence d'un liant aqueux permet de temporiser cette souplesse. C'est encore une fois pourquoi je suis quasi sûr que Rembrandt utilisait bien une émulsion pour, au minimum, poser ses empâtements les plus lourds. Qu'en était-il de Rubens ? Je n'ai pas la réponse, mais rien ne s'oppose, à mon sens, à une utilisation analogue, même si la quantité d'émulsion employée pouvait être plus réduite, à l'image de la moindre générosité des empâtements.

Par ailleurs, la cire est un élément extrêmement actif. Il n'est donc pas utile d'en introduire beaucoup. Ainsi, selon une manière de pratiquer différente, si vous décidez de mêler au préalable le médium flamand et le médium vénitien, ce qui simplifie la pratique et permet de résoudre la question des superpositions parce que le médium employé redevient homogène aussi bien dans les transparences que dans les opacités, je conseille, dans le mode d'emploi que je joins au médium vénitien, d'opérer ce type de mélange en privilégiant nettement la proportion de médium flamand. On bénéficie ainsi d'un médium moins brillant sans être trop mat, donc moins transparent, d'une consistance à la fois ferme et onctueuse, d'un produit plus souple car contenant de la cire, mais pas trop mou, car contenant de la résine. Cette manière de procéder offre ainsi de nombreux avantages que j'expose ici, que je détaille plus abondamment dans le mode d'emploi du médium vénitien et que je teste, en particulier avec les étudiants, durant les stages organisés par l'association ATP.

Cordialement,

Christian VIBERT

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