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Techniques de la peinture - Techniques de la peinture


actif  Sujet n° 157  Résine de pin ?

le 21/08/2022 - 16:58
par ChristianVIBERT

ChristianVIBERT

Administrateur
115 messages

"Bonjour Christian,

 

Dans mes recherches sur les techniques anciennes en provenance de très sérieuses parutions je rencontre de temps en temps mention de  résine de pin. Peut-il s’agir de colophane, si contestée pour un usage pictural ?"

 

Bonjour Catherine,

 

La résine de pin, du moins celle obtenue traditionnellement, par exemple dans les Landes, permet, par une première distillation, d'obtenir l'essence de térébenthine commune. Cette essence, redistillée une ou deux fois, conduit à l'obtention de l'essence de térébenthine rectifiée. Ce que l'on retire à chaque fois est la partie solide de la résine, effectivement, la colophane. Sauf pour des réalisations très particulières, par exemple celle du Marciana 399, vernis gras a priori employé par les luthiers, ce résidu résineux n'est pas conseillé pour la préparation de médiums à destination de la peinture artistique. En effet, très acide, il jaunit fortement et ne donne pas un film pictural particulièrement résistant. Si les luthiers usent pourtant abondamment de la colophane, c'est que leurs méthodes de préparation sont autres ; ce qui explique que le vernis Marciana, par exemple, puisse être, néanmoins, employé en peinture artistique, et avec profit.

 

Cependant, l'appellation "pin" regroupe une abondante variété végétale. De quelle résine de pin s'agit-il précisément dans ces ouvrages ? Et comment l'emploie-t-on ? C'est ce que la plupart des ouvrages, malheureusement, ne précisent pas. Ils en restent à un discours théorique.

 

Qu'avez-vous appris à ce sujet dans les parutions dont vous parlez ? J'ai moi-même déjà lu mention de telles résines au cours de mes lectures. Mais, n'ayant pas exploré le sujet plus avant, je n'en sais pas plus.

 

Bien cordialement,

 

Christian VIBERT

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Réponse n° 1
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le 22/08/2022 - 08:04
par ChristianVIBERT

ChristianVIBERT

Administrateur
116 messages

"Bonsoir Christian,

 

Je vous remercie !

 

Je n’ai justement pas trouvé grand chose dans les documents les plus récents que j’ai pu consulter, et je suis certaine que vous en savez beaucoup plus que moi !"

 

Sur la résine de pin en particulier, sincèrement, non... La peinture est un sujet si vaste qu'une vie ne suffit pas pour en explorer tous les aspects ! Mais je prêche une convaincue !

 

"On y mentionne  la plupart du temps comme liant une huile siccative et quelquefois  une huile siccative avec  un peu de résine de pin, ou encore moins précis, une huile siccative avec un additif x … Vous avez raison, l’appellation « pin » ne nous éclaire pas beaucoup, mais il implique l’idée d’une résine, ce qui est intéressant."

 

Vous avez repéré ce détail que l'on retrouve constamment dans les textes : une huile siccative, mais avec  un peu de résine de pin. Quelle que soit la résine en question - et sa nature a, certes, de l'importance - la quantité de résine mentionnée est minime. On est loin de la proportion indiquée, par exemple par Maroger, dans ses recettes de médium.

Alors, je sais bien qu'un médium s'ajoute en quantité variable dans la pâte picturale, donc que la proportion finale de résine dans la pâte dépend largement de la manière dont ce médium y a été introduit. Mais l'idée est là. C'est pourquoi, dans les modes d'emploi que je joins aux produits comme dans les recettes que je propose dans l'ouvrage, j'insiste sur le fait que, si la présence de résine dans un médium thixotrope est indispensable à sa gélification, la quantité à mettre en œuvre est strictement liée à la sensation picturale attendue : plus la résine est présente, plus les superpositions dans le frais sont aisées, mais aussi plus la pâte est tirante et le temps ouvert, court. A l'inverse, moins il y a de résine, plus la pâte se montre onctueuse et le temps ouvert, long. La présentation sous forme de deux flacons, huile cuite et vernis, permet précisément cette souplesse d'utilisation.

Dans les recettes de médiums liquides, dont je fournis plusieurs exemples dans l'ouvrage, il en est de même, bien que la sensation picturale soit très différente.

Ceci étant, dans tous les cas, il est néanmoins indispensable qu'une quantité minimum de résine soit respectée, à la fois pour obtenir l'effet thixotrope (si la préparation de ce type de médium est envisagée), et donc faciliter le travail de la brosse, la mise en œuvre des différentes couches picturales, l'obtention de belles transparences, de glacis ; à la fois pour participer à la pérennité du film pictural. Toutefois, comme je le disais précédemment, l'essentiel reste la présence d'une huile cuite, soit dans le liant de la pâte elle-même, soit par l'apport d'un médium et/ou d'une émulsion a posteriori.

 

"J’avais bien sûr repéré le vernis Marciana 399 dans votre ouvrage - ou le Marciana 400, peut-être un peu moins tirant, mais  que vous ne semblez pas proposer sur votre site. J’ai prévu de vous en commander à mon retour de vacances, vers la mi-septembre.

 

Je ne propose pas le Marciana 400 sur le site, comme bien d'autres médiums et émulsions dont je détaille les recettes et la mise en œuvre dans l'ouvrage. Il faut bien faire des choix. Mais j'insiste de nouveau : il ne faut pas hésiter à moduler les proportions de vernis et d'huile lors de la préparation des médiums. Par exemple, pour bénéficier au mieux du tirant très net du Marciana 399, le mélange avec une quantité au moins égale d'huile cuite permet d'obtenir un médium nettement plus onctueux, que l'on introduit en quantité variable dans la pâte. Autre solution que, personnellement, je préfère : son emploi pur, mais seulement à 10 % dans un médium de type Maroger ou gras flamand. On maintient l'effet thixotrope du médium prédominant avec, en sus, un aspect émaillé proche de celui obtenu par l'apport d'un vernis copal. La dureté finale est au rendez-vous et le jaunissement extrêmement réduit, malgré la présence d'une part de colophane. Et, bien entendu, il ne faut pas  hésiter à employer ces mélanges en émulsion dans le cadre d'une technique mixte.

 

Bien cordialement,

 

Christian VIBERT

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