Atelier des Fontaines

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Forum - Sujet n°58

Sujet n°58  -  Huiles cuites : différences entre celles destinées à la peinture artistique et celles à l'usage de
    -  par ChristianVIBERT le 22/01/2017 - 22:24

Bonjour à vous,

Je suis violoniste et luthier amateur. Je fais des recherches sur les vernis anciens et la cuisson de l' huile en particulier. Vous avez privilégié une double cuisson , la 2e avec siccatif.  Quel est l' avantage de ce procédé par rapport à une cuisson unique ?


Effectivement, pour la composition des médiums gras flamands et vénitiens, je procède à la cuisson des huiles en deux phases distinctes :

- La première, à haute température. Son but est à la fois de finaliser la purification de l'huile, si cela est nécessaire, et de la prépolymériser de manière à améliorer sa vitesse de siccativation et sa résistance. Parallèlement, son jaunissement futur, très net avec les huiles crues, sera minimisé.

- La seconde, à basse température en présence d'oxydes métalliques. Il s'agit de poursuivre l'accroissement de la capacité à siccativer rapidement et en profondeur, et de permettre la gélification lors du mélange avec la résine mastic.


Pourquoi, alors, ne pas cuire directement l'huile à haute température en présence des oxydes métalliques ?


Il faut être clair sur le fait que l'usage des huiles et vernis destinés à la peinture artistique et ceux destinés à la lutherie ne sont pas du tout les mêmes. Là où un musicien va devoir tenir son instrument en mains, un peintre attend que l'on ne touche ses œuvres "qu'avec les yeux ". La résistance attendue n'est donc pas, et de loin, la même.


Pour la même raison, un luthier va mettre en œuvre des recettes très riches en résine, favorisant ainsi la dureté de ses vernis, quand un peintre recherchera un équilibre beaucoup plus subtil entre huile et résine, de manière  à adapter ses produits aux qualités de tirant ou d'onctuosité souhaitées.


Par ailleurs, autant un luthier sera intéressé par un vernis bien coloré, autant tout peintre espère avoir sous sa brosse le produit le plus pâle possible.


De ces exigences différentes découlent des recettes adaptées. Pour la peinture artistique, oxyder l'huile à très haute température en présence de siccatifs n'est pas nécessaire. L'huile obtenue, très sombre, et visqueuse n'est pas le choix le plus pertinent.


Le même discours pourrait être développé concernant le choix des résines.


Par contre, démarrer la préparation des produits avec des huiles de qualité, en particulier bien démucilaginées, est un préalable valable aussi bien pour la peinture que pour la lutherie. C'est pourquoi nos huiles cuites et, en particulier, notre huile de noix de première pression à froid, recueillent un si vif succès, même auprès des luthiers.

Cordialement,

Christian VIBERT



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