Bonjour M. Vibert,
Après quelques tests, je perçois mal ce qui empêche d'utiliser une huile HT lithargée à 100% pour le broyage des couleurs. En tout cas, cette solution me convient pour le moment, je n'ai pas observé d'aplanissement (en tout cas posé avec un médium vénitien), et la quantité d'huile rentrant dans le broyage ne me semble pas trop différente d'une huile crue. Ai-je loupé quelque chose ?
J'envisage a priori de broyer à l'huile de lin HT lithargée. Sauf le blanc de plomb : à l'huile de noix cuite HT non-lithargée.
Aussi une question que je me suis souvent posé : l'état rouge de certains Poussin (par ex la Bacchanale ou Le triomphe de Flore) est bien dû à la sous-couche ocre qui réparait du fait de la baisse d'opacité de la sous-couche suivante ?
Merci et bon week-end !
Sh
Bonjour à vous,
"Après quelques tests, je perçois mal ce qui empêche d'utiliser une huile HT lithargée à 100% pour le broyage des couleurs. En tout cas, cette solution me convient pour le moment, je n'ai pas observé d'aplanissement (en tout cas posé avec un médium vénitien), et la quantité d'huile rentrant dans le broyage ne me semble pas trop différente d'une huile crue. Ai-je loupé quelque chose ?"
Une huile de lin de type Maroger peut éventuellement convenir comme huile de broyage pigmentaire car, cuite à basse température, elle a peu épaissi. Par contre, cuite préalablement à haute température, cette huile, plus épaisse, ne permet que difficilement d'obtenir une pâte de concentration volumique pigmentaire (CVP) maximale.
"J'envisage a priori de broyer à l'huile de lin HT lithargée. Sauf le blanc de plomb : à l'huile de noix cuite HT non-lithargée."
Même remarque que ci-dessus. J'ajoute que, pour les blancs, une huile de lin ne me paraît pas le meilleur choix, car, même cuite, son jaunissement est trop présent. Une huile de noix démucilaginée me paraît bien plus adaptée.
"Aussi une question que je me suis souvent posé : l'état rouge de certains Poussin (par ex la Bacchanale ou Le triomphe de Flore) est bien dû à la sous-couche ocre qui réparait du fait de la baisse d'opacité de la sous-couche suivante ?"
La baisse d'opacité de l'ensemble des couches picturales. En effet, en vieillissant, l'indice de réfraction des huiles augmente, rendant les couches picturales moins opaques. Les glacis y gagnent en transparence, aspect considéré généralement comme positif ; les lumières y perdent en opacité, aspect globalement négatif. Mais, dans les deux cas, réapparition non désirée de la couche d'enduction rouge posée par le peintre, non couverte, comme le faisaient certains peintres dont les paysagistes, d'une ou deux couches de gris.
Bien cordialement,
Christian VIBERT