Un vernis gras très transparent et très pâle

Les vernis gras pour la lutherie étaient, autrefois, souvent très proches de ceux utilisés par les peintres. Par contre, à la différence des luthiers qui ont toujours souhaité obtenir des vernis bien colorés capables de teinter les bois clairs de leurs instruments, les peintres les réalisaient de manière aussi pâle que possible.

Ainsi, le vernis gras proposé dans le manuscrit Marciana, ouvrage du début du XVI^e siècle, sous la référence 399, est un produit traditionnel de très belle qualité employé par certains luthiers, mais encore utilisable de nos jours pour un usage pictural.

Indépendamment de sa coloration d’un jaune très pâle, étonnante pour un vernis gras de ce type, son originalité tient au fait qu’il permet l’obtention d’un produit particulièrement dur et résistant, proche d'un vernis au copal sans en avoir la coloration, et de très bel aspect ; et ce, en partant, d’une part, d’une résine tendre pourtant relativement fragile : la résine mastic ; d’autre part, d’une résine a priori peu recommandée pour un usage artistique : la colophane. Son principe : la préparation à chaud doublée d’une cuisson prolongée de la résine dans l’huile.